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Benoît Munanga (RDC): «Le corridor de Lobito nous aidera à avoir un impact environnemental réduit»
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« C'est le plus important investissement américain de tous les temps dans le chemin de fer africain », déclare Joe Biden… Ce mardi et demain mercredi, le président américain est en Angola pour donner le coup d'envoi du chantier du « Corridor de Lobito », qui doit relier le Congo-Kinshasa à l'océan Atlantique. À quoi va servir ce corridor ? Benoît Munanga préside le conseil d'administration de la société congolaise Kamoa Copper, qui exploite la plus grande mine de cuivre en Afrique. En ligne de Kinshasa, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
Quand ce « Corridor de Lobito » sera opérationnel, est-ce que vous l'utiliserez ou pas ?
Nous allons certainement utiliser ce « Corridor de Lobito » et, à titre indicatif, je peux vous dire que le tonnage que nous allons mettre en 2025 sur ce « corridor », comparé à 2024, ça sera une augmentation de 173%, très significatif.
Parce que ce « corridor » vous fera gagner du temps, donc de l'argent ?
Le plus gros avantage tient essentiellement à la distance entre la zone minière de Kolwezi et le port de Lobito. Nous parlons de 1600 km de trajet, une seule frontière à traverser, à l'opposé de 3000 km si on prenait par exemple le port de Durban en Afrique du Sud. Donc le bénéfice, il est d'abord dans les coûts de la logistique, d'ici 2025, 2026, ils vont être réduits de 18%. Et il y a le temps d’un aller-retour. Par route, un seul trajet de Durban prendrait 25 jours. Par contre, Lobito, 8 jours. Ça fait 17 jours de gain.
Oui, parce que le « corridor » entre le sud du Congo et l'océan, ce n’est pas seulement pour exporter du minerai, c'est également pour importer du matériel, j'imagine ?
Tout à fait. Pour l'importation, soit des réactifs chimiques, soit des équipements. Et ce « Corridor de Lobito », il nous aidera aussi à avoir un impact environnemental bien réduit, parce que les émissions sont nettement plus importantes quand on transporte par camions, comparé au chemin de fer.
Il y aura moins de pollution.
Exactement.
Parmi les actionnaires de votre société congolaise, Kamoa Copper, il y a la compagnie chinoise Zijing Mining. Donc, j'imagine que la Chine est l'un de vos principaux acheteurs, est-ce que le minerai à destination de la Chine pourra emprunter ce « Corridor de Lobito » ?
La logique simple, là, c'est que, s'il y a un gain en termes de coûts de logistique, la question de la destination finale du produit n'a presque plus d'importance, parce que nous avons tous à y gagner, y compris notre actionnaire Zijing Mining.
Alors si les États-Unis investissent plusieurs centaines de millions de dollars dans ce « Corridor de Lobito » et si Joe Biden vient personnellement en Angola cette semaine, c'est évidemment pour que les compagnies américaines profitent aussi des richesses minières de votre pays. Est-ce qu'il y a de la place pour tout le monde ?
Bien sûr qu'il y a de la place pour tout le monde, parce que tous les produits miniers marchands n'empruntent pas la destination de la Chine. Il y a de l’espace pour tout le monde. La question est de négocier le prix d'achat. Et Kamoa Copper, compte tenu de la stature de ses actionnaires, que ce soit Zijing Mining ou Ivanhoé Mines du Canada, la société est ouverte à des partenariats multiples.
Pour l'instant, Benoît Munanga, le Congo (RDC) n'exporte que du minerai brut, du cuivre, du cobalt notamment. Et il ne transforme pas ce minerai sur place. Quelles sont vos perspectives de ce point de vue ?
Je voudrais ajouter une nuance dans le terme « minerai brut ». Je préfère utiliser le terme « partiellement transformé ». Parce que le cuivre ou le minerai de cuivre que Kamoa Copper exporte subit déjà un traitement métallurgique pour produire du cuivre dans un concentré. Donc, il y a déjà un premier étage de bénéficiation. Et je suis heureux de vous annoncer qu'à partir de mars 2025, Kamoa Copper va transformer ses produits : le cuivre concentré en métal, parce qu’une fonderie est en cours d'achèvement au moment où nous parlons.
Sur quel site ?
C'est sur le site de Kamoa-Kakula, nous sommes dans la province du Lualaba, dans la région de Kolwezi.
Combien de personnes employez-vous actuellement à Kamoa Copper et combien de nouvelles embauches espérez-vous avec le « Corridor de Lobito » ?
Nous employons actuellement 6 400 personnes. Avec la mise en service des usines qui viennent, nous atteindrons facilement les 10 000 employés.
Et avec le « Corridor de Lobito » réhabilité ?
Avec le « Corridor de Lobito » réhabilité, il y aura des effets d'entraînement par les services liés ou associés qui pourraient injecter quelques milliers d'emplois du fait de l'utilisation de ce « Corridor » là.
Quelques milliers d'emplois supplémentaires ?
Quelques milliers d'emplois supplémentaires.
À lire aussiLa RDC, la Zambie et l'Angola vont exporter des minerais via le corridor ferroviaire de Lobito
105 odcinków
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« C'est le plus important investissement américain de tous les temps dans le chemin de fer africain », déclare Joe Biden… Ce mardi et demain mercredi, le président américain est en Angola pour donner le coup d'envoi du chantier du « Corridor de Lobito », qui doit relier le Congo-Kinshasa à l'océan Atlantique. À quoi va servir ce corridor ? Benoît Munanga préside le conseil d'administration de la société congolaise Kamoa Copper, qui exploite la plus grande mine de cuivre en Afrique. En ligne de Kinshasa, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
Quand ce « Corridor de Lobito » sera opérationnel, est-ce que vous l'utiliserez ou pas ?
Nous allons certainement utiliser ce « Corridor de Lobito » et, à titre indicatif, je peux vous dire que le tonnage que nous allons mettre en 2025 sur ce « corridor », comparé à 2024, ça sera une augmentation de 173%, très significatif.
Parce que ce « corridor » vous fera gagner du temps, donc de l'argent ?
Le plus gros avantage tient essentiellement à la distance entre la zone minière de Kolwezi et le port de Lobito. Nous parlons de 1600 km de trajet, une seule frontière à traverser, à l'opposé de 3000 km si on prenait par exemple le port de Durban en Afrique du Sud. Donc le bénéfice, il est d'abord dans les coûts de la logistique, d'ici 2025, 2026, ils vont être réduits de 18%. Et il y a le temps d’un aller-retour. Par route, un seul trajet de Durban prendrait 25 jours. Par contre, Lobito, 8 jours. Ça fait 17 jours de gain.
Oui, parce que le « corridor » entre le sud du Congo et l'océan, ce n’est pas seulement pour exporter du minerai, c'est également pour importer du matériel, j'imagine ?
Tout à fait. Pour l'importation, soit des réactifs chimiques, soit des équipements. Et ce « Corridor de Lobito », il nous aidera aussi à avoir un impact environnemental bien réduit, parce que les émissions sont nettement plus importantes quand on transporte par camions, comparé au chemin de fer.
Il y aura moins de pollution.
Exactement.
Parmi les actionnaires de votre société congolaise, Kamoa Copper, il y a la compagnie chinoise Zijing Mining. Donc, j'imagine que la Chine est l'un de vos principaux acheteurs, est-ce que le minerai à destination de la Chine pourra emprunter ce « Corridor de Lobito » ?
La logique simple, là, c'est que, s'il y a un gain en termes de coûts de logistique, la question de la destination finale du produit n'a presque plus d'importance, parce que nous avons tous à y gagner, y compris notre actionnaire Zijing Mining.
Alors si les États-Unis investissent plusieurs centaines de millions de dollars dans ce « Corridor de Lobito » et si Joe Biden vient personnellement en Angola cette semaine, c'est évidemment pour que les compagnies américaines profitent aussi des richesses minières de votre pays. Est-ce qu'il y a de la place pour tout le monde ?
Bien sûr qu'il y a de la place pour tout le monde, parce que tous les produits miniers marchands n'empruntent pas la destination de la Chine. Il y a de l’espace pour tout le monde. La question est de négocier le prix d'achat. Et Kamoa Copper, compte tenu de la stature de ses actionnaires, que ce soit Zijing Mining ou Ivanhoé Mines du Canada, la société est ouverte à des partenariats multiples.
Pour l'instant, Benoît Munanga, le Congo (RDC) n'exporte que du minerai brut, du cuivre, du cobalt notamment. Et il ne transforme pas ce minerai sur place. Quelles sont vos perspectives de ce point de vue ?
Je voudrais ajouter une nuance dans le terme « minerai brut ». Je préfère utiliser le terme « partiellement transformé ». Parce que le cuivre ou le minerai de cuivre que Kamoa Copper exporte subit déjà un traitement métallurgique pour produire du cuivre dans un concentré. Donc, il y a déjà un premier étage de bénéficiation. Et je suis heureux de vous annoncer qu'à partir de mars 2025, Kamoa Copper va transformer ses produits : le cuivre concentré en métal, parce qu’une fonderie est en cours d'achèvement au moment où nous parlons.
Sur quel site ?
C'est sur le site de Kamoa-Kakula, nous sommes dans la province du Lualaba, dans la région de Kolwezi.
Combien de personnes employez-vous actuellement à Kamoa Copper et combien de nouvelles embauches espérez-vous avec le « Corridor de Lobito » ?
Nous employons actuellement 6 400 personnes. Avec la mise en service des usines qui viennent, nous atteindrons facilement les 10 000 employés.
Et avec le « Corridor de Lobito » réhabilité ?
Avec le « Corridor de Lobito » réhabilité, il y aura des effets d'entraînement par les services liés ou associés qui pourraient injecter quelques milliers d'emplois du fait de l'utilisation de ce « Corridor » là.
Quelques milliers d'emplois supplémentaires ?
Quelques milliers d'emplois supplémentaires.
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